Le président algérien Abdelmadjid Tebboune est revenu, lors d’une interview diffusée sur des chaînes locales, sur la question du Sahara, multipliant les piques à l’égard des pays favorables à la souveraineté marocaine. Fidèle à la ligne dure adoptée par Alger, le chef de l’État a accusé ces pays de faire preuve d’« impérialisme ».
« Je ne vais pas abandonner les Sahraouis pour satisfaire certains et devenir un impérialiste », a-t-il déclaré, avant de qualifier les positions contraires à celle de l’Algérie de « postures impérialistes ». Dans un ton défiant, Tebboune s’est interrogé : « Qui vais-je perdre en continuant à soutenir le Sahara occidental ? »
Le président a également avancé des chiffres sur la reconnaissance de la RASD, affirmant que « la moitié des membres de l’Union africaine » soutiennent la prétendue République sahraouie — alors que les données officielles indiquent qu’ils sont bien moins nombreux. Il a par ailleurs évoqué « 55 États » reconnaissant cette entité, un chiffre largement surestimé par rapport à la réalité diplomatique actuelle.
Abdelmadjid Tebboune a tenu à défendre l’engagement de son pays auprès du Polisario, affirmant que ce choix est avant tout une question de principes. « Nous avons appris à résister. Nos principes n’ont pas changé », a-t-il affirmé, en réponse aux critiques selon lesquelles cette position aurait nui aux intérêts diplomatiques de l’Algérie.
Se présentant comme le champion d’une diplomatie pragmatique, le président a vanté les relations qu’entretient Alger avec des puissances mondiales comme les États-Unis, la Russie et la Chine. « Le non-alignement est dans notre ADN », a-t-il déclaré. En revanche, il n’a pas évoqué les tensions actuelles avec l’Union européenne, notamment sur les plans économique et énergétique.
Cette sortie s’inscrit dans la continuité de la rhétorique algérienne, marquée par une posture rigide sur la question du Sahara, alors que de plus en plus de pays renforcent leur appui à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.