Chambre des conseillers : Retrait et protestation des groupes parlementaires contre la loi sur le droit de grève
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Le groupe de l’Union Marocaine du Travail a quitté ce mardi la séance publique des questions orales au sein de la Chambre des conseillers, en signe de protestation contre l’initiative gouvernementale visant à programmer le projet de loi organique sur le droit de grève lors de la réunion de la commission prévue demain, mercredi, en dehors du cadre du dialogue social.
Noureddine Slik, président du groupe de l’Union Marocaine du Travail, a qualifié cette démarche de « dérive » du ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, présent à la séance pour répondre aux questions des conseillers parlementaires. Il a dénoncé cet acte comme un « manquement à l’accord » entre le chef du gouvernement et les centrales syndicales, stipulant que le projet de loi sur le droit de grève ne serait soumis au Parlement qu’après un consensus entre les parties prenantes dans le cadre des sessions de dialogue social.
Noureddine Slik a exprimé son étonnement face à cette « déviation » du ministre, soulignant que le chef du gouvernement avait promis aux syndicats de ne pas soumettre ce projet de loi avant qu’un accord ne soit trouvé. Il a ajouté que la responsabilité de cette situation incombait au ministre Sekkouri, avant de retirer son groupe de la séance en signe de protestation contre cette rupture de consensus.
De son côté, le groupe de la Confédération Démocratique du Travail a également exprimé son mécontentement face à la décision du gouvernement de programmer la discussion de ce projet de loi en commission, sans passer par le dialogue social.
Dans un communiqué publié hier, lundi 21 octobre 2024, le secrétariat général de l’Union Nationale du Travail au Maroc a dénoncé la décision de soumettre la discussion du projet de loi sur le droit de grève sans concertation avec les partenaires sociaux. Le communiqué a qualifié cette action de « déviation grave » de la méthode de la démocratie participative, un mépris des organisations syndicales nationales et des institutions constitutionnelles telles que le Conseil économique, social et environnemental, le Conseil national des droits de l’homme, ainsi que des études réalisées par la Chambre des conseillers.
L’Union a exhorté le gouvernement à revenir sur cette approche « d’exclusion » de ses partenaires sociaux et à honorer ses engagements, notamment ceux du pacte social signé entre les syndicats et le chef du gouvernement le 29 avril 2023. Le communiqué souligne que l’Union continuera à lutter contre cette tendance hégémonique, appelant les syndicats à s’unir pour défendre les libertés syndicales et le droit de grève, et à s’opposer à toute tentative de restriction de ces droits.
En outre, l’UMT a appelé ses militantes, militants et l’ensemble des travailleurs marocains à s’unir autour de leur organisation pour faire face à ce projet de loi, et à exiger son retour à la table des négociations, afin de protéger les droits des travailleurs et le droit constitutionnel à la grève.