La 32e édition du Congrès national de l’Association des barreaux du Maroc s’est ouverte ce jeudi à Tanger, sous le signe du dialogue et de la reconnaissance mutuelle. Placé sous le thème « La profession d’avocat, un acteur central et un partenaire essentiel dans la réalisation de la justice », l’événement rassemble, jusqu’au 17 mai, les principales figures du monde juridique pour débattre des enjeux d’avenir de la profession.
Dès l’ouverture, les plus hautes autorités judiciaires ont salué l’engagement constant de l’avocat marocain, qualifié de pilier de l’État de droit, défenseur des libertés et garant du respect des droits fondamentaux. Un hommage appuyé qui replace la profession au cœur du dispositif judiciaire du Royaume.
Abdellatif Ouahbi : entre mea culpa et volonté d’apaisement
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a marqué cette ouverture par un discours empreint d’apaisement. Reconnaissant les tensions ayant marqué les derniers mois entre le ministère et les avocats, il a présenté ses excuses à la profession. « Je suis des vôtres. La politique est passagère, l’avocat est permanent », a-t-il lancé, en réaffirmant son attachement à ce métier qu’il a lui-même exercé.
Évoquant les manifestations et critiques dont il a été la cible, Ouahbi a estimé que ces réactions traduisaient la vitalité et l’indépendance de la profession. Il a tenu à clarifier que le projet de réforme de la profession d’avocat n’était pas dirigé contre les avocats, mais visait au contraire à renforcer leurs prérogatives et garantir une justice moderne, humaine et plus efficace.
Dans un contexte marqué par la montée de l’intelligence artificielle et de la digitalisation des procédures, le ministre a mis en garde contre les risques de déshumanisation du système judiciaire. Il a insisté sur le rôle irremplaçable de l’avocat dans la préservation du procès équitable, en affirmant : « Tant que vous défendez les citoyens, vous êtes une composante essentielle de l’État, et non en dehors de lui. »
Le ministère public souligne une alliance fondamentale
Le nouveau président du ministère public, Hicham Balaoui, a, de son côté, salué le rôle indissociable des avocats dans le fonctionnement de la justice. « Aux côtés de la magistrature, la profession d’avocat représente l’une des deux ailes de la justice », a-t-il affirmé.
Il a exprimé, au nom des magistrats, ses félicitations à la profession pour son engagement constant en faveur des plus vulnérables, en soulignant l’histoire riche d’un barreau marocain engagé dans les causes nationales, humanitaires et des droits humains.
Une tribune pour repenser le métier d’avocat
Ce congrès se veut un espace de réflexion sur les réformes à venir, le renforcement du rôle des avocats dans le nouveau modèle de développement, et l’adaptation aux mutations technologiques. La profession, appelée à évoluer dans un environnement juridique en pleine mutation, entend faire valoir sa voix dans les débats liés à la réforme de la justice et à la modernisation des institutions.
À Tanger, la parole est donnée à ceux qui, chaque jour, font vivre la justice. Ce congrès confirme, s’il le fallait encore, que l’avocat reste un acteur incontournable de l’équilibre démocratique et du progrès juridique au Maroc.