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Le président Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi 5 décembre à 20 heures, après avoir accepté la démission de son Premier ministre Michel Barnier, censuré par une motion de censure sans précédent. Trois mois après sa nomination, Michel Barnier quitte Matignon, laissant le président en quête d'un successeur, dont le nom sera annoncé dans les "prochains jours".
Un front "antirépublicain", selon Macron
Dans son allocution, Emmanuel Macron a accusé l'extrême droite et l'extrême gauche de s’être unies dans un "front antirépublicain" pour censurer son gouvernement. Le chef de l'État a exprimé son refus de céder aux appels à sa démission, affirmant qu'il exercerait "pleinement" son mandat jusqu'à son terme. Il a par ailleurs reconnu que la dissolution de l’Assemblée nationale "n’a pas été comprise", prenant la responsabilité de cette décision controversée.
Consultations à l’Élysée
Afin de sortir de cette impasse, Emmanuel Macron recevra demain à l’Élysée les présidents des groupes parlementaires ainsi que les chefs du Parti socialiste, de la Droite républicaine et du centre. L'objectif est de constituer un gouvernement d’union nationale ou, du moins, de bâtir un consensus pour éviter une nouvelle censure.
Les réactions de l’opposition
Les réactions des figures politiques ne se sont pas fait attendre :
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a qualifié l’allocution de "bavardage creux et prétentieux", affirmant que "c’est Macron qui a été censuré, pas Barnier". Il a appelé à la démission du président pour permettre de nouvelles élections.
Marine Le Pen, sur X (ex-Twitter), a défendu la légitimité de la censure, rappelant qu’elle est "prévue par la Constitution de la Ve République".
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a exprimé son scepticisme envers les capacités d’Emmanuel Macron à résoudre la crise, appelant les partis républicains à discuter ensemble pour trouver une issue.
Un budget sous pression
Emmanuel Macron a également annoncé un projet de "loi spéciale" pour garantir la continuité des services publics et assurer les investissements prévus pour 2024. Ce texte sera déposé au Parlement à la mi-décembre.
Un gouvernement sous tension
Alors que les spéculations sur le prochain Premier ministre s’intensifient, plusieurs figures politiques, dont Lucie Castets du Nouveau Front Populaire, se disent lucides sur leurs faibles chances de nomination. En revanche, Macron a promis que le prochain chef du gouvernement devra œuvrer à bâtir un "arc de gouvernement" représentatif des forces politiques prêtes à coopérer.
Un président isolé ?
Si Emmanuel Macron tente de reprendre le contrôle de la situation, cette crise met en lumière un président de plus en plus isolé politiquement, confronté à des oppositions résolues et à une colère grandissante des Français. La nomination du prochain Premier ministre sera cruciale pour apaiser les tensions et restaurer une forme de stabilité politique.