Un député espagnol : l'Espagne s'oriente vers le transfert de la gestion de l'espace aérien du Sahara au Maroc
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L'Espagne a récemment ravivé le débat autour de la gestion de l'espace aérien du Sahara marocain, évoquant la possibilité de son transfert au Maroc, après une période de gel du dossier en raison des élections législatives espagnoles. Ce dossier, que le Maroc réclame d’aborder pour progresser depuis plusieurs années, fait désormais l’objet de déclarations émanant de responsables espagnols qui suggèrent un changement possible.
Dans ce contexte, une question posée par le député espagnol Aniceto Armas González révèle une orientation de l’Espagne vers la cession de la gestion de cet espace aérien au Maroc. Selon le parlementaire, ses propos s’appuient sur des sources internes au secteur de l’aviation espagnole, qui confirment que le ministère espagnol des Transports envisage de transférer cette compétence au Maroc.
Depuis une année, les négociations progressent lentement pour concrétiser ce transfert, nourrissant l’espoir de régler l’un des dossiers en suspens entre les deux nations, datant du retrait de l’Espagne des provinces méridionales du Maroc il y a près de cinquante ans.
La gestion de l’espace aérien du Sahara marocain remonte à 1975, année où le Maroc a récupéré son Sahara à la suite de la Marche Verte. Bien que le royaume ait alors estimé que la question des provinces du Sud était résolue après le retrait du drapeau espagnol à Laâyoune et l’installation du drapeau marocain, l’Espagne a néanmoins conservé la supervision de l’espace aérien via une société publique affiliée à son ministère des Transports. Cette société, spécialisée dans le contrôle aérien des anciennes zones sous domination espagnole, opère non pas depuis l’Espagne continentale, mais depuis les îles Canaries voisines du Sahara.
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) utilise des cartes spécifiques pour délimiter les zones de compétence des centres de gestion de la navigation aérienne. Ces cartes diffèrent des frontières nationales, engendrant des chevauchements dans plusieurs régions du monde où des territoires se trouvent sous la gestion aérienne d’un pays étranger. Cependant, dans le cas du Sahara marocain, cette gestion par l’Espagne reste étroitement liée au contexte politique et au différend sur cette région, ce qui explique pourquoi l’OACI continue de confier cette compétence à l’Espagne.
Ainsi, tout vol décollant des aéroports de Laâyoune, Dakhla ou Smara requiert une double autorisation : celle du centre de contrôle national situé à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, et celle du centre de contrôle basé aux îles Canaries. Cette règle s’applique également aux vols opérés par la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).