L’agence de notation Fitch Ratings prévoit un important potentiel de croissance pour les banques marocaines à l’horizon 2025-2026, dopé par les vastes besoins de financement induits par l’organisation par le Royaume d’événements d’envergure, au premier rang desquels la Coupe du monde 2030, ainsi que par des réformes structurelles dans le secteur bancaire, notamment la mise en place attendue d’un marché secondaire des prêts non performants.
Dans un communiqué publié à l’issue d’un rapport analytique consacré au système bancaire marocain, Fitch souligne que les grands chantiers d’infrastructure mobilisés dans cette perspective nécessiteront des financements dépassant les 100 milliards de dollars entre 2025 et 2030 — soit environ 61 % du produit intérieur brut (PIB) de 2024.
Cette demande massive en capitaux devrait entraîner une augmentation notable du volume des prêts bancaires, avec une progression estimée entre 4 % et 6 %. Ces projections ne tiennent pas encore compte de l’effet libérateur potentiel qu’aurait la création d’un marché secondaire des créances douteuses : une réforme qui, si elle est menée à bien, pourrait dégager des fonds supplémentaires pour accompagner l’essor du crédit.
Fitch salue par ailleurs les effets positifs de l’opération récente de régularisation fiscale, qui a permis le rapatriement dans le circuit financier formel de capitaux auparavant non déclarés. Un apport bienvenu qui renforce les capacités de financement et la liquidité du secteur bancaire, tout en consolidant ses ambitions d’expansion.
En 2024, le bénéfice net agrégé des établissements bancaires a progressé de 22 %, malgré une hausse des provisions pour risques de crédit. Cette performance repose sur des gains solides issus des opérations sur titres à revenu fixe, une augmentation du revenu net d’intérêts, ainsi qu’une gestion rigoureuse des charges d’exploitation.
Pour les exercices 2025 et 2026, Fitch entrevoit de nouvelles perspectives de progression : l’amélioration attendue de l’environnement opérationnel au Maroc et sur certains marchés africains devrait favoriser une meilleure récupération des créances et une réduction des provisions. Dans ce contexte, l’expansion des activités bancaires viendra soutenir la croissance du chiffre d’affaires global du secteur.