Les relations entre Washington et Madrid se sont à nouveau tendues cette semaine après de nouvelles déclarations du président américain Donald Trump, qui a suggéré que l’Espagne soit « éjectée » de l’OTAN.
Cette remarque a été faite jeudi à la Maison-Blanche, lors d’une rencontre avec le président finlandais Alexander Stubb, initialement consacrée à un accord sur la vente de brise-glaces américains à la Finlande.
L’affrontement entre les deux pays remonte à juin dernier, à la veille du sommet de l’OTAN à La Haye. À ce moment-là, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait publiquement annoncé que son pays ne se conformerait pas aux exigences américaines d’augmenter les dépenses de défense à 5 % du PIB, un objectif fixé par Donald Trump bien au-delà du seuil de 2 % recommandé par l’Alliance.
« Comme vous le savez, j’ai demandé qu’ils paient 5 %, et non 2 %. La plupart pensaient que cela n’arriverait pas, et c’est arrivé pratiquement à l’unanimité… sauf l’Espagne », a déclaré le président américain devant la presse.
Agacé, il a ajouté : « Peut-être devriez-vous les exclure de l’OTAN, franchement. Ils n’ont aucune excuse pour ne pas le faire, surtout après tout ce que nous avons accompli. »
Ces propos s’inscrivent dans la ligne dure défendue par Donald Trump depuis plusieurs années à l’égard des pays européens qu’il accuse de ne pas contribuer équitablement à la défense collective.
Le chef de la Maison-Blanche estime que les États-Unis ne doivent plus permettre à l’Europe de « profiter » de leur puissance militaire et que chaque membre de l’Alliance doit désormais « peser de tout son poids » dans l’effort commun.
Malgré cette sortie, la rencontre avec le président Alexander Stubb a débouché sur la signature d’un accord majeur : la vente à la Finlande de 11 brise-glaces de taille moyenne pour un montant d’environ 6,1 milliards de dollars (5,27 milliards d’euros).
La livraison du premier navire est prévue d’ici 2028, un projet stratégique pour renforcer les capacités maritimes finlandaises face aux tensions croissantes avec la Russie, voisine directe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022.
En marge de la réunion, les deux dirigeants ont échangé sur un ton plus léger au sujet des rumeurs entourant une éventuelle nomination de Donald Trump au prix Nobel de la paix.
« J’ai conclu sept accords de paix, ce serait le huitième. Je ne l’ai pas fait pour le prix, mais pour sauver des vies », a affirmé Trump.
Alexander Stubb a, de son côté, estimé que le comité Nobel déciderait en fonction des avancées sur deux dossiers majeurs : le conflit au Moyen-Orient et la guerre en Ukraine.
Quatre présidents américains ont reçu le prix Nobel de la paix — Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, Jimmy Carter et Barack Obama — et Donald Trump espère devenir le premier président républicain en plus d’un siècle à rejoindre cette liste.






