CGEM : Le retrait de l’écriture inclusive ravive la colère des femmes, et Chakib Alj écarté de la direction (documents)
À l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), prévue le 15 mai 2025 à Casablanca, d’importantes révisions des statuts de l’organisation patronale seront soumises au vote. Ces amendements, présentés comme un tournant stratégique, suscitent de vives réactions, notamment dans les rangs féminins de la confédération.
Parmi les modifications les plus controversées figure la suppression pure et simple de l’usage de l’écriture inclusive dans l’ensemble des documents officiels de la CGEM. Jusque-là, la neutralité de genre – à travers des formulations telles que « président(e) » ou « vice-président(e) général(e) » – visait à refléter une volonté d’égalité. Son abandon a immédiatement provoqué l’indignation d’un pan important du courant féministe au sein de la confédération, qui y voit un recul préoccupant des acquis en matière de parité, selon des sources recueillies par belpressefr.
Les amendements consultés par Belpresse apportent également des précisions sur les pouvoirs du président et de son vice-président en cas de vacance ou de révocation. Désormais, le vice-président assurera l’intérim jusqu’à la tenue d’une nouvelle assemblée générale devant se tenir dans un délai de trois mois pour élire une nouvelle direction.
Autre décision notable : l’interdiction faite à un ancien président de briguer le poste de vice-président général. Cette disposition disqualifie ainsi Chakib Alj, président sortant, d’une potentielle candidature au sein de la future gouvernance. Une mesure qui vise à insuffler un souffle nouveau à la tête de la CGEM, avec une ouverture assumée en faveur des jeunes talents, notamment ceux âgés de moins de 35 ans.
L’organisation modernise aussi ses procédures internes : les convocations aux assemblées générales seront désormais envoyées exclusivement par courrier électronique, les membres devront être à jour de leurs cotisations pour participer aux réunions du conseil d’administration, et il sera désormais interdit de cumuler une présidence régionale avec des fonctions au niveau central.
En outre, selon les mêmes modifications, le président de la CGEM disposera désormais du pouvoir de proposer le représentant du patronat à la Chambre des conseillers, soumis ensuite à un vote interne au sein du groupe parlementaire.
Si ces changements s’inscrivent dans une logique de réforme et de bonne gouvernance, le débat reste houleux autour de l’abandon de l’écriture inclusive. Pour de nombreuses femmes chefs d’entreprise, cette mesure symbolise un désengagement troublant vis-à-vis de l’égalité des genres. Le courant féministe au sein de la CGEM, particulièrement influent, y perçoit une régression majeure au sein d’un pilier central du paysage économique marocain.